Laboratoire

LA MATIERE À -T- ELLE UN GENRE ?

Je base la recherche de mon travail sur la trace laissée par le fruit sur le support, sa réaction sur le papier, le fructueux mélange de textures etc. Cela me permet d’avoir des nuances de matière très développées. J’expérimente au maximum sur les différents supports pour obtenir des rendus qui enrichissent ma réflexion autour du laboratoire.

Je m’interroge sur le fait de créer du mouvement dans des choses plus ou moins statique parce que je cherche à créer de nouvelles expériences sensorielles via la matière, je veux rendre vivant l’inerte. Cela passe par la projection d’éléments qui animent des images fixes. Je fabrique de nouvelles peaux, de nouveaux organismes vivants par la corrélation entre textures et lumières.

Grace au laboratoire je montre la carne sous toutes ses aspérités, les matières que j’expérimente déroutent. J’utilise l’espace pour mettre en page mes visuels, je le compose de façon à pouvoir véhiculer entre les différentes parties, qui communiquent et se répondent. Elles se mélangent, se croisent, les lumières passent à travers les images pour mettre en avant des noirs plus sombres, des couleurs plus saturées, des formes organiques, des courbes qui se dessinent, des traces laissées sur le papier. Je laisse l’inventivité du spectateur prendre le dessus puisque mes productions abstraites permettent une certaine liberté d’imagination.

Mon but ici est de créer un espace intime entre le spectateur et le laboratoire. Je veux provoquer une immersion qui stimule nos sens, je superpose des éléments, je repasse par dessus, je laisse apparaître des informations, j’en cache d’autres… je crée une expérience sensible qui intègre le spectateur. J’aimerai renforcer le fait de créer sa propre expérience au sein du laboratoire par la suite.